“ Je me suis inspirée du mouvement des arbres, de celui des vagues et de la neige, des relations entre la tempête et la passion, entre la brise et la douceur. Je mets toujours dans mes mouvements de danse un peu de cette continuité divine qui confère de la vie et de la beauté à l’ensemble de la Nature” Isadora Duncan
_____________________
Née en 1877, Isadora Duncan a spontanément dansé librement sur la musique que sa mère jouait au piano, dès son plus jeune âge. Peu à peu, son esprit audacieux, révolution- naire et son tempérament entier et volontaire ont fait naître une nouvelle danse.
Balayant l’académisme et la rigueur de la danse classique, sa Danse Naturelle l’a portée aux nues partout où elle passait en Europe puis aux États-Unis, évoquant la Nature, la profondeur des sentiments les plus nobles ou portant des thèmes auxquels elle croyait résolument (la Révolution, la Libération….).
Vérifiant, sans les copier, sur les peintures et les sculptures grecques, la justesse de son ressenti “ Une relation permanente, absolue et universelle, unit la forme au mouvement : l’ondoiement”, elle a cherché toute sa vie à fonder une “école de la danse et de la vie” publique, soutenue par un État, pour diffuser cette nouvelle danse qui devait “révolutionner l’art et éduquer la jeunesse” (en Grèce, Russie, France…) sans jamais pleinement réaliser son dessein.
Elle aura inspiré de nombreux danseurs et courants de danse, dont François Malkovsky et la Danse Libre.
Pour aller plus loin…..
- Bibliographie :
– « Ma vie » d’Isora Duncan rééd. Gallimard
– « Isadora Duncan, La Danse de l’avenir », Textes choisis, éd. Complexe 2003, Coll. Territoires de la danse
– « Isadora danse la révolution », éd. du Rocher 2002
– Quelques sites internet et vidéos sur youtube sont accessibles
- Quelques citations sur sa vision de la Danse Naturelle (La Danse de l’avenir)
“ Une relation permanente, absolue et universelle, unit la forme au mouvement : c’est là l’unique grand principe sur lequel je prétends m’appuyer car une même unité rythmique court à travers toutes les manifestations de la nature. L’eau, le vent, les plantes, les êtres vivants, les particules de la matière elle-même obéissent à ce rythme souverain dont la ligne principielle est l’ondoiement. La nature ne suggère nulle part des sauts ou des ruptures; il existe, entre tous les états de la vie, une continuité, un courant que le danseur doit respecter dans son art s’il ne veut pas devenir un pantin dénué de beauté”
“A l’instar de l’harmonie en musique, il existe, dans la nature, une harmonie des mouvements”
“ Tous les mouvements de la terre suivent les lignes ondulatoires de la vague. Le son et la lumière voyagent également par ondes. L’eau, les vents, les arbres et les plantes se meuvent selon des mouvements ondulatoires. Le vol d’un oiseau et les mouvements de tous les animaux suivent des lignes ondoyantes. Ainsi, celui qui cherche l’origine physique du mouvement du corps humain peut la trouver dans le mouvement de la vague… c’est essentiel pour le devenir de l’enfant et du danseur. L’être humain est également une source. Dans un langage différent de celui de la nature, la danse exprime la beauté du corps et le corps s’embellit en dansant. Avec la naissance de la conscience, l’homme, devenu rationnel, perdit les mouvements naturels du corps. Aujourd’hui, à la lumière de l’intelligence acquise à travers des années de civilisation, il est essentiel pour lui de chercher en pleine conscience ce qu’il a inconsciemment perdu.”
“ Le danseur doit choisir des mouvements exprimant avant tout la force, la santé, la noblesse, l’aisance et la sérénité des choses vivantes… Bien sûr, il ne suffit pas d’agiter les bras et les jambes pour obtenir une danse naturelle. En art, les œuvres les plus simples sont celles qui ont coûté le plus grand effort d’observation, de synthèse et de création.”
Isadora Duncan